LEDA












LEDA
Bronze, 2018
Edition sur 8 + 4 EA
201 x 65 x 70 cm
LEDA
Dans Léda, Patrick Villas s’empare du célèbre mythe grec dans lequel Zeus, épris de Léda, reine de Sparte, prend la forme d’un cygne pour la séduire. De cette union divine et animale naîtront, selon la légende, Hélène de Troie et les Dioscures, figures fondatrices de la mythologie. Ce récit, symbolise la métamorphose, la frontière poreuse entre le divin, l’humain et l’animal. Villas s’en saisit pour explorer cette tension primitive, où la grâce et la puissance se mêlent, où l’étreinte devient un lieu d’ambiguïté et d’émotion.
Cette sculpture marque une étape déterminante dans le parcours de l’artiste. Connu principalement pour ses représentations animales et plus particulièrement ses félins Patrick Villas délaisse ici la seule animalité pour modeler, pour la première fois, un corps et un visage féminins. Si la figure de la femme habitait déjà ses dessins, elle n’avait encore jamais pris forme dans sa sculpture. Léda devient ainsi une œuvre charnière, une véritable innovation dans sa démarche plastique : la rencontre entre le monde animal qui l’a toujours inspiré et la figure humaine, symbole d’émotion, de fragilité et de mystère.
La sculpture se distingue par la finesse du modelé et la tension expressive des lignes. La douceur des courbes féminines contraste avec la densité de la matière, et la légèreté du cygne semble se fondre dans la force du corps humain. Dans ce mouvement suspendu entre union et résistance, Villas traduit la complexité du mythe : la beauté se fait violence, l’abandon devient puissance.
Au-delà de la légende, Léda interroge la nature même de la création : la coexistence de l’instinct et de la conscience, de la chair et de l’esprit. En quittant le territoire exclusif de l’animal pour introduire la figure humaine, Patrick Villas ouvre une nouvelle voie dans son œuvre. Léda n’est pas seulement une réinterprétation mythologique, mais une métamorphose artistique, elle d’un sculpteur qui, en unissant femme et animal, explore la profondeur du vivant et la beauté de ses contradictions.